J’accompagne des entreprises à impact positif depuis 2014, et si il y a un problème qui revient encore et toujours chez beaucoup des femmes entrepreneures que je rencontre, c’est ce sentiment que “ça n’avance pas assez vite”, “mon entreprise n’avance pas assez vite”.
Dans cette société de l’immédiateté, où les médias font la part belle aux “start up” (ces entreprises qui, comme le nom l’indiquent, sont vouées à décoller très rapidement pour maximiser les profits des investisseurs), il est parfois difficile d’accepter la relative lenteur du projet que l’on porte.
J’ai été témoins de la grande dureté qu’ont parfois les femmes à leur propre égard, alors qu’elle font leurs premiers pas (et même les suivants) dans l’entrepreneuriat.
Je suis devenue maman l’an dernier et je suis émerveillée de la rapidité à laquelle mon fils grandit. On me l’avait dit avant que je devienne moi même maman, mais je n’avais pas réalisé à quel point c’était étonnant avant d’en faire l’expérience avec mon propre bébé.
Pourtant, ça n’empêche pas chaque étape de développement de prendre un certain temps.
Je me suis rendue compte en étant maman, de la grande douceur et des encouragements qu’on peut avoir envers un bébé qui progresse. Même si ça n’est “que” se retourner sur le ventre ou arriver à saisir tel objet. J’aimerai tant que ce soit un réflexe aussi pour les entrepreneures que j’ai vocation à aider!
Alors, voilà 4 conseils tirés de ce que peuvent nous apprendre nos enfants, illustrés avec talent par mon acolyte Caroline Gaujour :
1. Essayer, essayer, essayer, jusqu’à ce que ça marche
Lorsqu’on est maman, on ne s’attend pas à ce que son bébé apprenne à marcher en un jour. Oui, il y a bel et bien le moment (si émouvant!) des premiers pas… mais ce jour est précédé de nombreux essais, eux même précédés de la station debout, du quatre patte, du à genou…
Quand on est entrepreneur, on ne peut pas espérer décrocher ses premiers clients après 3 posts sur sa page facebook, son premier article de blog ou sa première interview dans un podcast.
Il faut un certain temps pour que la mayonnaise prenne, et rien ne sert de remettre en cause les ingrédients si “ça ne prends pas” après 3 coups de fourchette.
Tu imagines dire à un bébé, après sa première ou deuxième tentative de marche “tu es nul, ca ne marchera jamais. Ca doit etre tes jambes, ou bien tes pieds qui sont malformés. Oh et puis ce sol aussi, quel environnement difficile! C’est impossible, vraiment, autant laisser tomber”.
C’est pourtant ce que se disent de TRÈS nombreuses entrepreneures. Alors si tu as l’impression parfois d’être trop dure avec toi même alors que tu fais quelque chose pour la première fois et que tu es donc par définition en bas de la courbe d’apprentissage : souviens toi de ce parallèle !
Au lieu de lister dans ta tête toutes les raisons pour lesquelles “ça ne marche pas” (qui sont en plus souvent loin d’être objectives / justifiées), astreint toi à avoir des pensées douces et encourageantes.
Tu le fais bien avec les enfants, alors pourquoi pas avec toi ;)
2. Imiter pour apprendre (il n’y a pas de honte à copier!)
On nous a souvent répété à l’école de “ne pas copier”. Il y avait les sanctions de la maîtresse ou du maître, mais aussi les moqueries des autres enfants “oh la copieuuuuuuseeeeee, elle est amoureuuuuuuuseee” (?! il faudra que quelqu’un m’explique un jour le lien… ou le mal qu’il y a ;) ).
Or, c’est totalement contre nature.
Evidemment que pour apprendre, il faut copier. Nos bébés ne font que ça (et ont même parfois de drôles de comportements pendant leur phase dite d’imitation ;) ).
Pour apprendre, les enfants passent nécessairement par une phase d’imitation avant d’imaginer leurs propres façons de faire.
On n’imagine pas demander à un enfant d’apprendre – à manger, marcher, parler, s’habiller mais aussi peindre, chanter ou cuisiner – sans jamais s’appuyer sur les façons de faire de son entourage!
Les activités proposées à l’école pendant les premières ANNÉES sont d’ailleurs bien souvent des activités où on recopie un modèle. Ça n’est que bien plus tard (à partir du CM1/CM2 voir du collège si mes souvenir sont bons?) qu’on demande aux élèves de ne plus copier, mais de créer (ou d’apprendre par coeur… mais ça c’est un autre débat ;) ).
C’est la même chose pour une entrepreneure débutante (ou à chaque fois qu’on fait quelque chose de nouveau pour développer son activité) : ce serait une perte de temps que d’essayer de tout inventer de A à Z. Autrement dit, c’est contre productif d’essayer de réinventer la roue.
Dans le livre Steal like an Artist, Austin Kleon rappelle que même les plus grand créatifs n’inventent rien de zéro : toute créativité pars nécessairement de l’existant.
C’est aussi une des grandes loi de la nature, joliment formulée par Lavoisier “Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme”. Essayer de créer sans s’appuyer sur l’existant est peine perdue.
En tant que entrepreneure, cela veut dire qu’avant d’espérer créer une méthodologie révolutionnaire-à-laquelle-personne-n’a-jamais-pensé, c’est tout à fait OK (et NORMAL!) de s’appuyer sur les bonnes pratiques de son secteur.
Il faut passer par une phase d’imitation pour expérimenter par sois même avant d’avoir l’expérience nécessaire pour créer quelque chose de nouveau.
3. Ne pas se comparer aux autres
On ne souhaite pas copier, mais on ne peut pas s’empêcher d’observer les autres et de se comparer…n’est-ce pas ?!
Or cette comparaison peut-être assez néfaste lorsqu’on est entrepreneure, notamment si cela joue sur notre estime personnelle.
D’autre part, les stratégies à appliquer sont différentes en fonction de stade d’avancement de chaque entreprise.
Tout comme un enfant apprend à faire du vélo avec des petites roues, les actions à mettre en place lorsqu’on démarre son activité ne sont pas les même que si on est en phase d’accélération / d’expansion.
Un exemple parmis d’autres : vous admirez peut-être telle ou telle entrepreneure (de votre secteur ou non) qui semble avoir de multiples activités : elle propose tels et tels services, tels produits, mais il y a aussi ses interventions en conférences, les 3 livres qu’elle a publié, j’en passe et des meilleurs.
C’est inspirant, certes, mais cette stratégie diversifiée est tout sauf adaptée aux premières années d’entrepreneuriat (fort est à penser d’ailleurs, qu’elle a elle même commencer par UNE chose, qu’elle a perfectionné un certain temps, avant d’ajouter des cordes à son arc).
Dans mon métier de consultante en stratégie pour entrepreneures à impact positif, une de mes mission est d’aider mes clientes à définir les stratégies qui LEUR sont adaptées, en fonction de là où elles en sont et de là où elles veulent aller.
>> Pour certaines je conseille les petites roues, pour d’autres des pneus tout terrain. Pour certaines je conseille de se concentrer sur UN SEUL service ou type de produit, pour d’autre il est judicieux d’ajouter des cordes à leurs arcs en diversifiant leur offre.
Un dicton à ce sujet, si as tendance à te comparer avec d’autre plus avancés et à perdre confiance en toi à chaque fois :
“Ne compare pas ton chapitre 1 avec le chapitre 20 de quelqu’un d’autre”.
4. Se focaliser sur une chose à la fois
Pour ce dernier conseil, appuyons nous sur la façon dont des bébés progressent : en focalisant sur une chose à la fois.
Il y a tant à apprendre : le sommeil, manger, la marche, la parole, la propreté, … Pour les étapes qui peuvent physiologiquement arriver en même temps, comme la marche et la parole notamment, il semble que la majorité des bébés choisissent de commencer par l’un ou par l’autre.
Ceux qui ont soif de connexion vont certainement privilégier d’abord la parole, et ceux qui ont soif d’exploration, la marche. Tous finiront pas apprivoiser les deux, à leur manière et a leur rythme. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de faire!
Appliqué à l’entrepreneuriat, cela veut dire que même si on a de nombreuses choses à apprendre et de casquettes à porter (création de produit/service, gestion clients, comptabilité, administratif, communication, vente…), rien ne sert de se précipiter. On ne peut pas être bon en tout tout de suite.
A force de vouloir tout appréhender en même temps, on avance trop peu et on se décourage. C’est pour cela que ça peut être plus motivant de se concentrer sur un sujet principal à la fois, d’avancer franchement en y consacrant 80% de son énergie et de sa créativité, et quand c’est plus ou moins “sur les rails”, passer à l’aspect suivant ;)
Cela implique aussi là encore, d’avoir de la bienveillance avec sois même. Ne pas dire/penser “oui bon OK j’ai avancé sur ça mais rien comparé à ce qui me reste à faire!”, tout comme on ne dirait pas à son enfant “oui bon OK tu arrives à marcher (so what?!), mais c’est pour quand la parole, hein?!” ;)
Il y a un équilibre à trouver entre avancer, progresser… et prendre le temps de le faire de manière bienveillante et durable. Aller vite n’est pas un but en soit, mais perdre du temps voir stagner n’est pas idéal non plus !
En résumé, si tu as l’impression que ton projet entrepreneurial avance (trop?) lentement, voici 4 questions à te poser :
- Est-ce que je suis en action, même de manière imparfaite, pour avancer un petit peu à la fois tous les jours, jusqu’à ce que j’atteigne mon objectif?
- Est-ce que j’apprends de ceux qui sont déjà passés par là, au lieu d’essayer de réinventer la roue par moi même?
- Est-ce que j’arrive à choisir les stratégies adaptées à ma situation, mon étape de développement et ma personnalité, plutôt que de me comparer / d’imiter les entrepreneures que j’admire?
- Est-ce que je me concentre sur une étape et une seule, plutôt que d’essayer de tout faire d’un coup?
Si tu as répondu “non” à au moins 1 de ces questions, c’est peut être le bon moment pour te faire accompagner afin d’accélérer ta progression.
N’hésite pas à faire une demande de séance découverte par ici : lors d’un rendez-vous par Skype de 45 minutes, nous ferons un point sur tes avancées, tes objectifs, tes challenges et tes besoins. Je pourrais ensuite te partager mon diagnostic personnalisé, à savoir les 2 ou 3 étapes qui me sembleront essentielles pour toi, ainsi que comment je pourrais t’y accompagner par la suite si tu le souhaites.
Cette séance découverte est proposée gratuitement à 5 (aspirante) entrepreneures par mois. Ne reste pas seule si tu n’avance pas : fais ta demande ici.
Solène est la Chief Empowerment Officer de Creators for Good.
Elle a développé une méthode qui permet aux Citoyen.ne.s du Monde de lancer et faire grandir leur propre activité porteuse de sens depuis n’importe où sur la planète – et sans avoir besoin d’investisseurs ou de support gouvernemental. En savoir plus !
BRAVO pour cet article qui me parle TOUT A FAIT !
Ravie que ça te parle Domi ! ;)
Bravo pour ce bel article illustré ! J’accepte maintenant que ça prenne du temps, et j’ai de belles surprises sur des conséquences inattendues de telle ou telle chose qui avait semblé « sans impact » sur le moment. J’aime bien voir ça comme une araignée qui tisse sa toile !
Merci pour ton commentaire Laetitia :) Et oui, super image cette « araignée qui tisse sa toile » ^^
Chère Solène, j’ai adoré la comparaison entre la croissance d’un petite enfant et celle d’une entreprise. J’ai trouvé très justes les exemples donnés. Les deux se font pas à pas et il faut de la bienveillance quand on a l’impression de ne pas aller assez vite. Je retiendrai cette belle leçon!
Ravie que ça te parle Stephanie ;) Merci pour ton commentaire, et bonne « progression dans la bienveillance » à toi ^^
Bravo pour cet article et les illustrations. J’ai trouvé la comparaison très juste et le propos déculpabilisant pour beaucoup de femmes qui ont tendance à automatiquement se remette en question plutôt que de questionner l’environnement. Mais ça, c’est un autre débat ;-)
Merci Mélanie ! Oui en effet, la culpabilité / déculpabilisation des femmes (entrepreneures ou pas) est un laaaaarge sujet ! ;)